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Colloque Industries créatives : 13, 14 et 15 mai 2013
Présentation
Webmaster Admin
15 Avril 2013
Organisé par l’équipe du programme ANR « Culture, création », l’Omic et la Maison des sciences de l’homme Paris Nord, les 13, 14 et 15 mai 2013 à l’Ecole nationale supérieure Louis Lumière La Cité du Cinéma - 20, rue Ampère - 93 213 La Plaine Saint-Denis.
 
Apparu à la fin des années 1990, le thème des industries créatives s’est depuis répandu dans les cinq continents. Ces activités sont décrites comme la solution pour résoudre les problèmes de développement économique, social, culturel, politique et même individuel, tant dans les anciens pays industriels que dans les pays émergents ou les moins avancés. À cette occasion, les industries de la culture (cinéma, audiovisuel, livre, presse et information, musique enregistrée) et de la communication (télécommunications, Web, fabrication de matériels électroniques) mais des aussi des activités tel le design, la mode, le jeu vidéo, l’artisanat d’art sont regroupées au sein d’une seule et même catégorie, les « industries créatives ». Telle est la tendance que l’on peut observer dans des discours officiels, des travaux académiques et même dans les politiques de grandes institutions internationales, gouvernements ou collectivités territoriales. Le thème des industries créatives tend depuis lors à se substituer à celui des industries culturelles. En outre, selon les promoteurs de la notion, les industries créatives constitueraient des courroies de transmission de la créativité en direction de l’ensemble de l’économie, laquelle serait alors en voie de « culturalisation », ce qui favoriserait l’émergence de l’ « économie créative ».
 
 
La notion d’industries créatives, telle qu’elle a été forgée notamment par des consultants ou experts, a déjà fait l’objet de nombreuses critiques. La volonté d’approfondir ces critiques mais aussi de construire une autre notion d’industries créatives, cette fois-ci pensée en lien avec les théories critiques des industries culturelles, a rassemblé depuis 2009 un collectif de chercheurs au sein du programme ANR « Culture, création ». L’objectif central du colloque international « Industries de la culture et de la communication, industries créatives : un grand tournant ? » est de présenter les résultats de cette recherche et d’inviter un ensemble de spécialistes étrangers et français à les discuter.
 
 
Les perspectives en termes d’industries créatives permettent-elles de penser les transformations au sein des filières industrielles concernées ainsi que les relations nouvelles qui se tissent entre elles ? Les produits incorporant de la création jouent-ils un rôle particulier, voire central, dans ces transformations ? Ce rôle justifie-t-il la référence à la notion d’industries créatives ? Les modalités de fonctionnement de ces diverses filières sont-elles en cours de rapprochement ? Ces activités industrielles, toutes plus ou moins impliquées dans des produits de création, présentent-elles suffisamment de spécificités socio-économiques communes dont pourrait rendre compte une théorie critique des industries créatives ? De même, des enjeux territoriaux, de politiques publiques ainsi que des enjeux sociétaux et idéologiques sont-ils transversaux à l’ensemble des activités placées au sein des industries créatives ? En somme, est-il justifié de considérer que des activités relevant des industries de la culture, des industries de la communication, mais aussi la mode, le design, la création publicitaire, l’architecture, etc. peuvent être regroupés au sein d’une même catégorie, les industries créatives ? Et, dans l’affirmative, quelles sont les modalités particulières d’industrialisation et de marchandisation à l’œuvre au sein de ces industries ?
 
 
L’ampleur des questionnements soulevés et, parfois, leur caractère encore peu abordé dans les travaux académiques, suppose de croiser les regards disciplinaires et les différents points de vue nationaux.
Aussi, les chercheurs rassemblés dans cette manifestation, étrangers et français, appartiennent-ils à différentes disciplines, dont les sciences de la communication, l’économie, la sociologie, la gestion, la science politique, la géographie. Des responsables et décideurs publics et privés apporteront également leur contribution.
 
 
 
Les débats se dérouleront en quatre temps :
 
Genèse et déclinaisons de la notion d’industries créatives :
 
Seront examinées les origines politiques et théoriques des notions d’industries créatives et d’économie créative. Les liens, les complémentarités et les oppositions avec d’autres ensembles théoriques, par exemple les théories des industries culturelles ou celles de l’innovation, seront étudiés, tout comme les rapports avec des propositions qui ont été très présentes en particulier dans les discours officiels (société de l’information, société de la connaissance, etc.) Les grandes orientations politiques, économiques, culturelles et sociales liées aux notions d’industries et d’économies créatives seront aussi analysées. De même, seront au cœur des travaux de ce premier panel les déclinaisons géographiques de ces notions depuis qu’elles ont dépassé les frontières britanniques et ont été reprises par des organisations internationales, supranationales, des gouvernements, des collectivités locales, des institutions statistiques, des acteurs socio-économiques à travers le monde.
 
 
Filières industrielles et stratégies d’acteurs :
 
Les stratégies d’acteurs dans nombre des domaines concernés seront étudiées afin d’identifier les similitudes ou différences entre les filières, les articulations entre acteurs de filières différentes, les rapports de force nouveaux qui en découlent, la place des produits de création dans ces relations. Quelle est l’importance stratégique des produits de création et de quels mécanismes d’allocation des ressources peuvent-ils bénéficier ? Des mises en perspective contrastive pourront ainsi être produites entre, d’une part, des acteurs tel Apple, Google, Amazon, et leurs stratégies en direction des plateformes, matériels des services et, d’autre part, des acteurs en apparence moins « industrialisés », comme les acteurs des filières de l’artisanat (d’art) par exemple.
 
 
Politiques publiques : incitations, réglementations et enjeux territoriaux :
 
De quelles orientations de politique publique sont porteuses les notions d’industries et d’économie créatives ? Apportent-elles des changements radicaux par rapport aux politiques en direction de la culture et des industries culturelles ? Conduisent-elles à un rapprochement par rapport aux politiques industrielles générales ? Les thèmes des industries et de l’économie créatives amènent-ils à considérer sous un jour nouveau certaines questions politiques plus anciennes, en particulier la flexibilité du travail et les droits de la propriété intellectuelle ? Par ailleurs, quelles logiques territoriales accompagnent les propositions en termes d’industries créatives ? Les développements de ces industries conduisent-ils à une nouvelle division internationale du travail ? Les promesses d’ancrage territorial sont-elles effectives ? Quelles politiques de développement local se construisent-elles et comment s’y situent les unes par rapport aux autres les activités proches de la culture, du tourisme et d’autres plus proches des technologies d’information et de communication ?
 
 
Modèles en question :
Finalement quels modèles d’analyse se dessinent ? Comment repenser les modèles socio-économiques ? Une approche critique des industries créatives permet-elle de penser la diversité des dimensions (économique, politique, d’usage, culturelle) de ces activités ?

 
Inscription gratuite mais obligatoire avant le 8 mai 2013
 
 
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