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Séminaire ACERT
Activités créatives et renouveau des territoires. ACERT
15 Mai 2015
 
Le développement des échanges internationaux de marchandises, de la mobilité des personnes et de la circulation des informations et des savoirs modifie les sociétés en profondeur, faisant sentir ses effets jusqu’au sein des territoires. C’est ce rapport nouveau entre niveau international et niveaux locaux qu’a voulu traduire le néologisme de « glocalisation », visant essentiellement des effets top-down. En fait la libéralisation des échanges, la réduction des coûts de transports et le développement des technologies de l’information et de la communication présentent des opportunités dont les territoires peuvent se saisir (manifestant alors des effets bottom up ) mais aussi des menaces qui peuvent mettre en cause les équilibres qui avaient pu s’y instaurer. En d’autres termes les patrimoines culturel, social, démographique et économique qui fondent ces territoires sont placés dans des conditions de valorisation largement nouvelles. Pour des territoires bénéficiant de larges ressources naturelles très prisées ou d’avantages compétitifs très marqués, cette ouverture aux échanges est une aubaine facile à saisir même si elle conduit à de brutales transformations des patrimoines.
 
Plus délicat est le cas qui nous occupe principalement de territoires « isolés » dont les avantages spécifiques ne sont pas forcément évidents. Les territoires peuvent alors chercher tout autant à se protéger qu’à tirer parti de tel ou tel avantage spécifique qu’offre l’ouverture. Tout dépend de leur capacité à générer ou à accueillir des activités à même de valoriser leur patrimoine. On a plus particulièrement parlé d’activités créatives pour celles tirant parti du patrimoine culturel et de sa diversité. L’aide au développement y a souvent vu une préconisation à caractère universel, alors que les spécificités y sont fortes et les trajectoires incertaines. Il convient donc d’être prudent et d’identifier avec circonspection les conditions de réussites durables, sachant que des initiatives mal adaptées peuvent conduire à des détériorations largement irréversibles des dits patrimoines. Reste l’intérêt que peuvent présenter certaines valorisations du patrimoine culturel, nombre d’expériences l’atteste et l’on ne peut négliger cette potentialité de développement endogène, en particulier pour des territoires qui risqueraient de pâtir d’un certain isolement dans le monde contemporain.
 
Le séminaire entend tirer quelques leçons de la diversité des expériences de développement territorial. Il est difficile de chercher à établir des typologies de ces trajectoires tant les situations sont spécifiques ou plus exactement idiosyncratiques dans les univers différenciés que constituent les territoires. On cherchera plutôt à apprécier la façon dont ces expériences apportent des éléments de réponse à quelques grandes questions structurantes. On en retiendra six à titre d’exemples.
1) Montée des niveaux d’éducation et diffusion de savoirs scientifiques : facilitent-elles les valorisations des patrimoines culturels ?
2) Platesformes technologiques et moyens d’information et de communication : jouent-ils des rôles spécifiques ?
3) Les prescriptions des politiques d’aide au développement des gouvernements et des institutions internationales : sont-elles trop normatives ce qui réduirait leur efficacité?
4) Comment les circuits commerciaux internationaux influencent les expériences de valorisation du capital culturel ?
5) Les expériences de valorisation du capital culturel peuvent elles être appréciées en termes d’améliorations durables du bien être des populations concernées et non à la seule aune de la croissance du revenu du territoire?
6) Comment les expériences de valorisation du capital culturel peuvent elles prendre en compte des impératifs de transition écologique?
 
L’objet du séminaire trimestriel que propose ce projet est bien de procéder à cette analyse critique d’expériences et de préciser ainsi les questionnements ci-dessus et partant de déterminer les conditions qui peuvent donner quelques fondements à la notion d’économie créative. Il se veut aussi un lieu d’échanges entre chercheurs et responsables de politiques d’aide au développement, tout ceci permettant aux partenaires d’organiser des interventions (panels) à des manifestations scientifiques ou de répondre de façon collaborative à des appels d’offre (en particulier européens) sur les sujets ci-dessus.
 
 
 
Mots clés : Economie créative, patrimoine, internationalisation, territoires isolés
 
 
 
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